Malgven la farouche [EN CONSTRUCTION]

Au temps auquel Malgven est née, les hommes respectaient encore la forêt et les anciens dieux. A cette époque, elle ne se doutait pas que parmi eux se dressaient de nombreux démons. D'ailleurs quel est ce terme ? Seulement le nom d'une race dérivée et créée à partir d'âmes humaines par le diable. Mais cela, elle ne l'apprendrait que plus tard, beaucoup plus tard.

Elle grandit en hivernie, où ses caractéristiques physiques la firent assez tôt remarquée. Ses cheveux étaient sombres là où ceux de ses semblables étaient flamboyants, mais plus encore, ses yeux affichaient deux couleurs différentes. L'un était marron et l'autre vert. Quoiqu'il en soit, nombreux furent ceux qui l'accusèrent de posséder des dons de vision, et des pouvoirs à cause de cela. L'absence d'un père, dont elle ignorait jusqu'à l'identité, n'aidait point non plus à s'intégrer dans un village superstitieux.

Mais la famille qu'elle ne trouva pas chez les homme, elle les trouva chez les druides, et dans les étendues sauvages qu'ils lui firent découvrir. Elle devint assez jeune une fata, l'épouse de l'un de ces prêtres des dieux païens. Sa connaissance du monde sauvage dépassa sans mal celle de son mari. Les plantes n'avaient aucun secret pour elle, et les loups venaient lui manger dans la main. Elle vivait dans une grotte, loin des convoitise des hommes, et s'accommoda de cette vie un temps, jusqu'à ce qu'il vint, le cavalier noir.

Son armure n'avait rien de semblable à ce qu'elle n'avait jamais vue. Des cornes s'échappaient de son front et il chevauchait un palefroi aussi noir que la nuit. Elle fut certaine de se trouver face à un tuatha de danna. Mais il s'agissait en fait du démon Agamand, qui menait sa Chasse Sauvage au sein des terres nordiques. Il avait été attiré par les rumeurs d'une fée vivant recluse. Ils n'étaient que démon et femme, mais il trouva un certain amusement dans la sauvagerie de la jeune druidesse. Il lui tendit des baies dont elle ignorait tout, lui assurant qu'en en faisant une infusion, elle découvrirait les secrets de la nature.

Ces fruits ayant poussé en enfer eurent pour unique effet d'attirer l'âme de la défunte dans l'empire de Satan. Agamand moissonnait des âmes pour sa propre armée et pour celle de son maître... L'ange déchue Ardat pris la damnée sous son aile, sans la priver de nombreux sévices, comme il était de coutume en enfer. Mais si Malgven se trouva liée à la Chasse Sauvage, son coeur appartenait à la forêt. Elle erra dans la Sylve Cauchemardesque, domptant les loups qui s'y trouvaient, apprenant les secrets des plantes.

A son plus grand dam, quand Agamand revint, il se décida à bâtir une forteresse au lieu de continuer sa grande chasse. Elle participa à sa guerre contre un autre archidémon, et il la prit pour concubine, comme de nombreuses autres. Elle utilisa des pouvoirs qu'elle avait appris d'une sorcière russe pour créer les Leshi, des démons sauvages voués à la chasse et à terrifier les hommes.

Elle pensait que son maître se remettrait à chasser après sa victoire, mais il n'en fut rien. Satan disparut, et avec lui les possibilités de retourner sur Terre. Agamand devint aux yeux de la damnée un seigneur parmi tant d'autres, et non plus le chasseur à la sauvagerie étincelante qu'elle avait révérée. Dès lors elle se fixa son propre objectif, évincer Ardat pour s'insinuer dans la vie de l'archidémon. Elle lui rendrait sa sauvagerie d'antan, referait de lui le chasseur qui l'avait charmée de son vivant. La Chasse Sauvage écumerait de nouveau l'enfer au lieu de se terrer dans la Citadelle des épines en attendant son heure.